mardi 28 décembre 2021

Il vente dru dans le jardin


    Il y a deux ans, un rouge-gorge était venu tout l’hiver dans mon jardin. Je l’avais surnommé Pitounet et lui avais consacré ce poème. Je l’ai guetté l’hiver suivant. Un rouge-gorge est revenu. Était-ce lui ? Cette année, ni rouge-gorge, ni mésange. Je ne vois que des moineaux, un merle et sa compagne, un couple de tourterelles également. 

  


       Source: Internet.  Photographie de Gérard Verdière


Il vente dru dans le jardin

Sur tes hautes pattes effilées, rouge-gorge, tu tiens bon

Graines éparses sur la terrasse

Provende d’hiver à glaner

Âme solitaire

Petit corps vulnérable

Le vent se joue de ton plastron coloré

Insensible aux gorges chaudes

D’un janvier âpre et médisant

Qui te siffle à l’oreille ses vilenies

 

  janvier 2020

 

vendredi 24 décembre 2021

Noël

 

                                     
            

                                         Eglise Saint-Nicolas de Bruxelles


            La crèche, humble étable ou modeste maison en pisé de Palestine, est fragile comme nos vies d’hommes. Mais elle fut pour Marie et Joseph une terre d’accueil et un havre de paix. Donnons, par nos actes, cette chaleur aux plus démunis, aux esseulés, aux égarés, aux expatriés. La crèche fut le premier berceau de l’Enfant Jésus. Regardons, dans notre monde, les fétus de paille comme des leviers d’Espérance.

                                                                  ***

            J’ai découvert cette crèche dans l’église Saint-Nicolas de Bruxelles en octobre dernier. C’était un peu noël avant l’heure. Et quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver des clins d’œil artistiques ! Ces serveurs de galettes du Repas de noces de Brueghel l’Ancien et ses Mendiants. Et ce peintre à la chevelure blanche devant son chevalet, n’est-ce pas Rembrandt ? 


    

mardi 21 décembre 2021

Premier jour de l'hiver

 

    Premier jour de l’hiver. À défaut de neige en Picardie, les premières roses de noël du jardin et la couverture de mon roman, L’hiver avec elle (Éditions Unicité 2019) pour honorer ce 21 décembre.


 

Chapitre 2

          La neige fraîche crissait sous ses pas. Clara marchait au milieu de la route. Les traces de roues de sa voiture avaient disparu depuis longtemps déjà. Elle estimait la largeur de la voie à l’aune des talus tout pommelés par plusieurs centimètres de flocons et desquels émergeaient encore des tiges éparses. Entre les dômes et la surface plane de la chaussée, le tapis de neige s’affaissait dans le sillon du fossé. Les yeux de la marcheuse s’étaient habitués à l’obscurité adoucie par la blancheur de la neige. Les flocons tombaient moins drus mais toujours aussi épais. Clara les voyait danser dans le halo de sa lampe torche qu’elle allumait avec parcimonie, le temps d’appréhender le décor qui l’environnait. La campagne était muette et dans ce silence ouaté jaillissaient de façon sporadique des aboiements dans le lointain, qui formaient comme d’illusoires balises à la naufragée des champs qu’elle était. Les chiens semblaient se répondre et leurs cris fusaient tantôt à sa droite, tantôt à sa gauche.

 

jeudi 16 décembre 2021

Un week-end de dédicaces

 

 Vendredi 17 décembre :  dédicace de Destins tragiques de princesses à la Maison de la presse de Dieppe à partir de 14 heures.

102, Grande Rue  DIEPPE



Samedi 18 décembre: dédicace de L'engrangeoir à la Chouette maison de 14 à 16 heures. 

50, square Darlington AMIENS




samedi 11 décembre 2021

Au diable les conjugaisons !

 

                                    

    Source: Internet.  Michka  Père Castor Flammarion (1941) Texte de Marie Colmont. Illustrations de Feodor Rojankovsky. 


            J’ai acheté, pour l’offrir à Noël au petit garçon d’une de mes cousines, le livre Michka dans la collection du Père Castor. Un vieil album pour enfants régulièrement réédité et ressorti cette année en livre broché. Enfant, j’avais aimé les tribulations de cet ours en peluche et son bel acte de générosité. Feuilleter à nouveau ces pages m’a remplie d’émotion. La douceur des images et les formes rebondies de l’ourson aux oreilles hirsutes n’ont pas perdu leur pouvoir de séduction. Mais quelle ne fut pas ma surprise à la lecture du texte ! Conditionnel passé deuxième forme, imparfait du subjonctif : deux temps quasiment tombés en désuétude et boudés de bon nombre d’écrivains, a fortiori quand il s’agit d’écrire des histoires pour les tout-petits. Des temps qui n’avaient point affolé mon oreille de fillette ni préoccupé ma mère, qui non seulement m’avait lu l’histoire mais l’avait étudiée avec ses élèves de maternelle ! Comment ne pas penser alors à cette polémique stérile qui a secoué le monde de l’édition enfantine il y a peu ? La série du Club des cinq d’Enid Blyton amputée de ses passés simples ! La bêtise des adultes est bien grande. C’est méconnaître le pouvoir des enfants d’absorber le lexique si on sait le faire chanter à leurs oreilles. C’est d’ailleurs une sorte de condescendance à l’égard des petits. C’est aussi imposer sa propre pauvreté et sa paresse intellectuelles à ceux que l’on prétend éduquer.

            N’ai-je pas aussi entendu à la radio que des éditeurs publiaient plus volontiers des auteurs à l’horizon lexical « réduit » pour faciliter le travail de traduction. Entendez par-là un intérêt économique. Plus vite le livre sera traduit, moins il reviendra cher ! Quel mépris pour les auteurs et pour les traducteurs, pour qui un vrai travail de traduction est comparable à de l’orfèvrerie.

            Le français perd ses mots parce que des savoirs se perdent. Si beaucoup de nos arrière-grands-parents n’ont pas pu décrocher le certificat d’études, d’aucuns avaient une richesse linguistique incomparable, des mots du patois aujourd’hui perdus, des mots de la campagne, de la sauvagine que les chasseurs d’aujourd’hui n’ont jamais entendus. Il suffit de lire Henri Vincenot et Maurice Genevoix pour s’en convaincre, même si –  je ne suis pas dupe   ces auteurs ont pu quelque peu enjoliver la matière lexicale de leurs personnages. Il n’empêche, cette campagne d’antan maîtrisait proverbes, bons mots et vocabulaire spécifique qui nous sont perdus. À l’heure où les médias véhiculent des "problématiques" à tout-va (Où diantre est passé le simple petit mot de "problème" ? Car problématique et problème ne sont pas interchangeables et ont leur nuance.) et des "ressentis" à toutes les sauces, nos contemporains s’expriment de plus en plus paresseusement. Sans compter les anglicismes envahissants ou francisés ! Likons, likez ! Ne donnons plus à nos enfants que des mangas sans texte solide ! Ecrivons les contes pour enfants uniquement au présent : une aberration totale ! Parlons genre stars des télé-réalités ! Et ne nous étonnons pas qu’un élève, au collège, ne puisse plus lire Croc-Blanc et, au lycée, Eugénie Grandet.

 

 


samedi 4 décembre 2021

Le dernier livre

 

            Et si c’était le dernier livre ? La question ne se pose pas pour moi qui suis encore relativement jeune. J’ai de belles années d’écriture devant moi, et certaines, je l’espère, seront peut-être couronnées par des publications. Chez les éditeurs qui m’ont déjà honorée ou dans d’autres maisons. Cette question me vient en fait à l’esprit en pensant à deux femmes de lettres contemporaines que j’ai aimé lire et qui n’ont rien publié depuis quelque temps : Claude Pujade-Renaud et Marie Rouanet. Je les ai toutes deux découvertes dans les années quatre-vingt-dix, à l’époque où elles publiaient beaucoup. Elles ont accompagné mes années de jeune lectrice adulte. Elles étaient mes auteurs phares en parallèle de ma boulimie d’auteurs anglo-saxons.

                                                                     

                                                   Source: Internet

           Je me suis enivrée de la langue sensuelle, dense et chatoyante de Claude Pujade-Renaud. J’aime ce qu’elle exprime des corps. Ancienne danseuse, elle vibre à travers les mots. Je me souviens particulièrement de son livre La Danse océane qui romançait la vie de la danseuse américaine Doris Humphrey. Claude Pujade-Renaud est née en 1932, elle aura bientôt 90 ans. Son dernier roman est paru en 2016. Et, en 2017, les éditions Rhubarbe publiaient un journal co-écrit avec Daniel Zimmermann, son compagnon, décédé en 2000. Comment ne pas penser avec émotion au quotidien de cette femme longtemps voué à l’écriture. Qu’en est-il aujourd’hui pour elle ? Écrit-elle toujours ? Ou n’en a-t-elle plus la force physique, morale, intellectuelle ? Les mots dansent-ils toujours dans sa tête ?


                                           

                                                    Source: Midi Libre (Internet)

            Les Douze petits mois de Marie Rouanet accompagnent, presque chaque hiver, quelques-unes de mes soirées de décembre. C’est un petit livre que je relis en entier ou dans lequel je picore mes passages préférés comme on allume les bougies de l’Avent. J’aime la bienveillance de Marie Rouanet, sa délicatesse dans les petites choses du quotidien, sa langue charnue. Elle aussi n’a rien fait paraître depuis 2016. Aujourd’hui Marie Rouanet a 85 ans ; elle a rejoint l’âge du portrait qu’elle faisait de sa mère. J’imagine sa main tavelée encore assez alerte pour cuisiner, parce que je me souviens de son texte magnifique sur les bécasses. J’imagine sa silhouette menue, assise à sa table d'écriture dans sa maison aveyronnaise. A-t-elle un nouveau livre en cours? Je revois sa main tenant un stylo-plume à l’encre rouge et qui glissait sur un livre une dédicace que je lui avais demandée pour une amie, lors d’un salon du livre à Paris. C’était en … j’ai oublié l’année, mais je me souviens de l’accent du sud de cette femme et de son doux sourire.

           

 

vendredi 3 décembre 2021

Dédicace à la librairie Martelle

 






Rencontre – dédicace à la librairie Martelle (Amiens)

Samedi 11 décembre   15 h – 18h

Destins tragiques de princesses Editions Jourdan

L’engrangeoir Editions La Chouette imprévue 


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