La semaine qui vient de s’écouler dans
le vaste monde est toujours autant secouée par les atrocités des guerres, des violences
de toutes sortes, les vilénies et incivilités. D’une journée de funérailles outre-Atlantique
– certes triste car personne ne devrait mourir assassiné pour ses idées,
quelles qu’elles soient – à celle d’un procès très médiatisé dans l’hexagone et
au-delà, j’ai alors pensé à ces quelques mots qu’Erasme écrivait dans Eloge
de la folie[1]
et qui sonnaient avec une acuité sans fausse note dans l’air du temps. J’ai
recherché dans l’un de mes carnets de notes qui m’accompagnent au jour le jour
les mots exacts du philosophe hollandais. Ils pourraient avoir été écrits
aujourd’hui : « Moins ils ont de talent, plus ils ont d’orgueil,
de vanité, d’arrogance. Tous ces fous trouvent cependant d’autres fous qui les
applaudissent. » Quand on n’est guère du côté des fous qui applaudissent,
quand on n’est pas non plus du côté des langues qui vilipendent, tout contents
d’être sur le trottoir d’en face, quand on est juste de ceux qui s’affligent
des paroles sans raison, des actes sans moralité, on reste médusés et on va
chercher loin, au fond de sa conscience ou de ses prières, de l’optimisme et
une espérance pour l’avenir. Et l’on est aussi tenté de refermer les volets de notre
maison ou Datcha pour ne pas entendre les rumeurs du monde et savourer un thé
avec un bon bouquin.
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