Quelques
jours déjà que les vacances scolaires sont commencées. La dernière semaine fut
éprouvante pour les enseignants et les élèves. J’ai hésité à en parler à la
datcha. Il n’y avait pas de mots pour dire mon désarroi, ma tristesse. Et tant
de témoignages ont été diffusés. Ces profs souvent méprisés ou ignorés, quand
ils ne sont pas jalousés – ils ont tant de vacances ! – ont ces jours-ci suscité l’empathie. Faisons-nous
le plus beau métier du monde ? Lieu
commun si passe-partout. Les pompiers, les soignants, les paysans font aussi le
plus beau métier du monde. Et chacun pourrait se prétendre être en haut du
podium. Parce que la vie en société est un maillage de gestes essentiels, nécessaires
jusque dans leur discrétion ou leur supposée futilité. N’est-il pas beau de
voir un boulanger sortir sa fournée ? Un guide touristique exposer les
splendeurs d’une cathédrale ou d’un château ? Un animateur entraîner des
résidents de maisons de retraite à la gymnastique ou au yoga ? Toutefois,
en ce lundi 16 octobre dernier, durant la minute de silence qui fut, dans la
cour de mon collège, un unanime élan de cœur, nos élèves étaient ces maillons
indispensables d’une chaîne de solidarité et de respect qui contribuent à la
plus belle humanité. Nous autres adultes, parents, enseignants, éducateurs,
prêtres, imams, rabbins, hommes politiques, écrivains, scénaristes, chanteurs, champions
sportifs, tous, nous avons notre responsabilité à mener auprès de nos jeunes. Pour que germe un monde plus juste, plus
tolérant, plus serein.
La
nature d’automne qui se met en dormance délivre ses dernières couleurs ambrées,
se recroqueville dans ses brumes matinales et déploie ses parfums d’humus. Ses
ciels gris sont fouettés de zébrures, ses nuages caracolent et livrent encore
des trouées de bleu. Dans les jardins, les asters s’alanguissent sous la pluie.
Les feuilles mortes occupent les trottoirs. La nature, mieux que d’illusoires
et agressifs décors d’Halloween, nous ramène à la fragilité de la vie. Et elle
nous donne une magistrale leçon d’Espérance parce que la terre qui s’endort
porte en elle la promesse d’une renaissance.
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