En ce printemps sans
soleil, plein de tempêtes et orages, de pluies torrentielles et inattendues, la
datcha manque de lumière. Et la poésie doit jouer des coudes pour se faire une
place. En cette période où tout le monde y va de sa petite phrase –
micro-trottoir affligeant ou cri du cœur honorable –, où les girouettes se
passent des alliances au doigt, où des solidarités de circonstances se
bâtissent sur du sable, où la soupe à la grimace se boit à chaque coin de rue,
où des charlatans de toutes obédiences proposent des élixirs de bonheur ou de
sauve-qui-peut, quelle porte ouvrir à la datcha ?
J’aurais pu vous donner à
disserter sur Camus. J’aurais pu brandir l’une des plus belles assertions de
l’humanité : « Aimez-vous les uns les autres. » J’aurais pu vous
faire une leçon d’histoire sur la crise de 1929. J’aurais pu lancer des
fléchettes sur des effigies. J’aurais pu vous prodiguer des conseils de
lecture : La Résistible ascension d’Arturo Ui ou Matin brun.
Mais j’ai du travail à la
datcha, j’ai le jardin à désherber.
parfois, s'en tenir au jardin
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