C’en est fini des frimas ! Dans le
jardin, les muscaris goûtent un soleil bien trop ardent pour la saison. Le
climat brouille décidément ses cartes tandis que les remous du vaste monde,
au-delà des mers, des frontières continuent de nous laisser pantois ou dépités
quand ils ne nous révoltent pas. Sans compter, dans notre pays, le vacillement d’une
piteuse dame en blazer bon genre du style arsenic sans vieille dentelle. Sans
compter la dernière tirade d’un roi désormais nu sur scène et qui n’attendrit
plus depuis qu’il a troqué son nez de Cyrano pour celui de Pinocchio. Pour ne
pas sombrer dans l’accablement, accrochons-nous à la nature renaissante, à
l’amitié, aux mots, qu’ils soient ceux de la prière, ceux des poèmes ou ceux
des messages d’affection. J’ai fait le
choix, cette semaine, de fermer les yeux sur les vilénies de tout poil, j’ai
ouvert les oreilles sur les mots bien semés dans nos mémoires. Une magnifique
soirée de lectures croisées, offerte par le Festival du Rayon Vers, celle des
poèmes de Béatrice Libert, admirablement mis en voix par la poétesse elle-même, celle d’extraits
de romans de Jules Verne dont le génie visionnaire avait su rendre avec une
exactitude incroyable les éruptions volcaniques sans le secours d’images en
live comme peuvent nous en offrir aujourd’hui photographies et caméras.
Cette volcanique édition 2025 du Printemps des poètes est bien incandescente,
pour notre plus grand plaisir.
Alors vivons dans la confiance,
armons-nous contre les maux d’ici-bas comme Béatrice Libert nous le dit si bien
dans son poème[1] :
Le
poème
Fait
ses griffes
Sur
l’écorce
De
la vie
Puis
il recoud
Nos
phrases déchirées
Avec
le coton muet
Des
mots non dits
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire