Florence, musée de la cathédrale
La Datcha serait-elle
délaissée en ce début de vacances ? Ce n’est pourtant pas le temps qui me
manque. J’écris. Un sujet, un verbe. Mots magiques ou tyranniques selon
l’humeur. Verbe fantasmé pour beaucoup. J’écris est la formule
incantatoire, un terme générique pour résumer à lui seul le processus créatif
d’un livre. D’une fiction, le plus souvent. On dira moins fréquemment J’écris
lorsqu’on rédige une thèse ou un rapport. Le verbe induit aussi une plongée
dans un monde à côté de soi – néanmoins en soi ! –, la mise en marche d’un
rituel ou du moins d’un labeur au long cours. J’écris est la marque de
fabrique d’un écrivain. Aux yeux
d’autrui, une sorte de Ne pas déranger/ Occupé. Pour lui-même, un mantra. J’écris
dévore le temps, l’espace, deviendrait vite exclusif si l’on n’y prend garde.
Alors, il faut un minimum d’organisation. Levée à six heures,
hier, quand la maisonnée dormait encore pour « malaxer la pâte »,
parce qu’un déjeuner chez des amis était ensuite au programme. J’écris. Dans
ma tête, sur un cahier de notes, sur le clavier. Et je calcule. Parce qu’écrire
un livre rime parfois avec dresser des dates, un arbre généalogique, compter
des âges, croiser des événements. J’ai la calculette à portée de main quand le
calcul mental décroche. Sans pour autant « faire concurrence à l’état
civil » comme plaisantait Balzac, je fais naître une ou plusieurs
familles, je suis l’accoucheuse ou la faucheuse. Et mère d’une grande tribu.
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