mardi 24 août 2021

Les premiers mots

 



            Depuis que je sais lire, je pèlerine avec les mots et les images. Des pages de mon premier livre de lecture, Daniel et Valérie, à mes innombrables lectures d’adulte, en passant par Gribouille, Camille et Madeleine, Alice, Joli Cœur et Tom Sawyer, héros de la Bibliothèque rose ou verte, j’ai toujours vécu avec les mots. Mots des livres avec lesquels j’ai rêvé. Ou mots avec lesquels j’ai joué, que j’ai glissés dans des cahiers ou vaillamment tapés à la machine pour écrire des histoires qui habitaient ma tête d’écolière, de collégienne puis de lycéenne. Des mots et des lignes auxquels je me suis colletée, année après année. Passion indéfectible, contre vents et marées de refus d’éditeurs. Passion attisée par une touchante lettre d’encouragement, manuscrite, d’une directrice d’un comité de lecture à l’apprentie que j’étais encore à dix-huit ans.  

            Dès l’enfance, mes mages ont été les écrivains. À onze ans, je me constituai une anthologie d’auteurs en recopiant, par ordre alphabétique, leur biographie et je découpai dans les magazines des articles sur les écrivains. Les enjambées de Bernard Clavel dans la campagne irlandaise et le bureau de Maurice Genevoix face à la Loire m’ont fait fantasmer. Quand je serai grande, je serai écrivain ! assénais-je à mes proches de ma candide voix d’enfant. C’était une époque où l’on ne se faisait guère un nœud au cerveau pour féminiser la fonction. Auteur, écrivain, mots savourés et grade mérité. Auteur, écrivain, je suis devenue et le resterai. Pas d’auteure ni d’autrice dans ma bio. Pas d’écrivaine, vain combat, vaine vanité.

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