Exposition "Les doigts pleins d'encre", La Chaise-Dieu, été 2024*
Pas d’école sans goûter. Puisque la cloche de la rentrée des classes a sonné, n’oublions pas de glisser une friandise dans le cartable. Ah comme l’attente de la récré est longue ! Le cours n’en finit pas ! (* Toute ressemblance avec un élève inattentif est à chercher dans la classe du maître Robert Doisneau)
« Lorsqu’on demande
autour de soi ce qui vient à l’esprit en entendant le mot « goûter »,
l’interpellé dit d’abord : « Quatre heures. La récréation de quatre
heures. » Même ces enfants qu’il fallait tour à tour supplier et menacer
pour les faire manger sourient. Aussi bien était-ce le seul repas où ils avaient
appétit. […] Quant à moi, j’emportais mon quatre-heures dans un sac de papier
brun décoré d’une coupe de fruits dont les rouges et les jaunes d’être imprimés
sur un fond bistre prenaient une teinte de de fleurs séchées. D’habitude il s’agissait
de pain et d’une bille de chocolat. Dans ces cas-là, je n’y touchais pas avant
l’heure. Mais quand le pain était accompagné d’une bouchée, d’un « rocher »,
la gourmandise me la faisait grignoter, miette par miette, sur le chemin de l’école.
Il me restait le pain sec pour la récréation. […] Les jeux de quatre heures en
étaient plus doux, on s’y disputait moins, les discussions sur les règles
étaient moins âpres. Comment ce que l’on achevait de mâcher en allant à
cloche-pied de la Terre au Ciel n’aurait-il pas eu un goût unique ?
Comment le dessin d’une marelle ne remplirait-il pas la bouche d’un chocolat
sans égal ? »[1]
Si juste et si poétique !
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