Le
ferrailleur ramasse mes jours sombres
Vieux rebuts
qui traînent au fond de ma fatigue
Je n’ai pas
la force de sortir de la toile
Bras cassés
Angles désossés
Cubisme buté
Mon corps n’a
plus d’histoires
J’écorne une
page dans un coin de ma tête
Me rappeler
là où s’arrête le cours de la vitalité obligée
Faut-il
toujours vivre avec voracité
Remplir des pages
Déplacer des
pierres
Chalouper
dans le courant des autres
Épingler des minutes
Sur le
trophée de notre ego
Qu’on me
laisse des dictons de paysan
Pour ferrer
mes heures
Dans mes
rêveries
Qu’on me
laisse monter au coin bleu avec un chat ou un âne
Qu’on me
laisse dans ma maison d’hiver
Ou mon
jardin d’impressionniste
Qu’on me
laisse prendre des mots sous la pluie
Tandis que d’une
porte entrebâillée glisse un Nocturne.
3 février 2024
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire