samedi 3 février 2024

Fatigue

 



Le ferrailleur ramasse mes jours sombres

Vieux rebuts qui traînent au fond de ma fatigue

Je n’ai pas la force de sortir de la toile

Bras cassés

Angles désossés

Cubisme buté

Mon corps n’a plus d’histoires

J’écorne une page dans un coin de ma tête

Me rappeler là où s’arrête le cours de la vitalité obligée

Faut-il toujours vivre avec voracité

Remplir des pages

Déplacer des pierres

Chalouper dans le courant des autres

Épingler des minutes

Sur le trophée de notre ego

Qu’on me laisse des dictons de paysan

Pour ferrer mes heures

Dans mes rêveries

Qu’on me laisse monter au coin bleu avec un chat ou un âne

Qu’on me laisse dans ma maison d’hiver

Ou mon jardin d’impressionniste

Qu’on me laisse prendre des mots sous la pluie

Tandis que d’une porte entrebâillée glisse un Nocturne.


3 février 2024

 

 

 


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