Source: Pinterest Internet
Valses d’été d’ici et d’ailleurs.
Seule dans la serre, l’enfant sourit à l’épouvantail réformé. Ses épaules
tombantes n’ont guère de barrettes sinon la poussière pour unique distinction.
Cœur de paille qui crève sous la chemise
solitude croisée avec l’enfant. Est-ce ainsi que les hommes meurent dans
leur vie étriquée ? Au rebut, le dos au mur. L’après-midi torride est
pesant. Au fond du jardin, quelques gloussements de poules se suspendent au
silence chants sans gloire et vains qui
sont l’écho d’un soleil d’été sous lequel la vie est languide. En contrebas du
verger, le cimetière s’enracine dans l’oubli. Un volet de l’auguste maison
grise grince gonds rouillés. La grand-mère s’éveille de sa sieste.
L’enfance a un goût de pomme d’août
Fruits cueillis au jardin des morts
Comme dit le grand-père
L’enfance a un goût acidulé
Ce jardin, elle l’aime
Ces pommes, elle en raffole
C’est son goût de la vie
À elle
Jardin d’images paix intérieure
Pommes peu sucrées un brin piquantes
Ses préférées
Le goût de son enfance
Un goût perdu
Mais en cet après-midi de mélancolie
aigrelette elle l’ignore encore
Aujourd’hui elle sait et se résigne
Cette saveur de pomme d’août ne
reviendra sans doute jamais
Ou bien il faudrait que soient toujours la voix goguenarde du grand-père les beignets de la grand-mère et ce verger qui coiffe un cimetière.
L’Engrangeoir, pages 32 et 33 Éditions La Chouette Imprévue (2021)
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